#3 : Nuit du 3 au 4 juin
L’équipe de recherche quittait à peine le territoire des vallées marneuses d’Iddesleigh, après un dur labeur sous l’égide du Professeur V, lorsque l’arrivée d’un messager en provenance de Calgary créa la surprise. Envoyé par le Dr G, il apportait une missive de première importance, et insistait pour qu’elle fut lue sur le champ. Il y émettait, dans une écriture serrée, que l’on devinait gênée par l’émotion, de nouvelles hypothèses qui remettaient en cause certaines des plus solides croyances des chercheurs de l’équipe.
Le départ vers l’est devait pourtant se faire sans tarder. L’on était attendu à l’Université de Regina et l’on dut bien se mettre en route sans pouvoir s’attarder sur les nouvelles idées du collègue miskatonique. Or, une hésitation s’était installée dans les esprits, une lueur, à peine, qui ne pouvait être dissipée.
Même dans les lieux les plus banals, des objets du quotidien les interpelleraient désormais, leur rappelleraient sans qu’ils pussent même s’en rendre compte certains traits relevés dans la culture matérielle *****ienne. La courbure d’un manche, l’éclat d’un mauve, d’un objet en vitrine, éveillaient des doutes et permettaient de penser que la disparition des *****iens n’était qu’un mythe.
Même dans les lieux les plus banals, des objets du quotidien les interpelleraient désormais, leur rappelleraient sans qu’ils pussent même s’en rendre compte certains traits relevés dans la culture matérielle *****ienne. La courbure d’un manche, l’éclat d’un mauve, d’un objet en vitrine, éveillaient des doutes et permettaient de penser que la disparition des *****iens n’était qu’un mythe.
Roulant dans la tourmente, la Dre ML ne parvenait pas à mettre ses idées en ordre. Quelque chose, dans la missive du Dr G, l’avait déstabilisée. Étrangement, ce n’était pas à la nouveauté de l’hypothèse qu’elle devait son trouble, mais à son inquiétante familiarité.
C’est ce soir-là, alors qu’elle s’apprêtait à éteindre les feux, que des mots précis de la missive du Dr G lui revinrent soudain comme ce qu’ils étaient en fait – un écho surgit d’un autre écrit, une phrase lue, passée inaperçue, qui maintenant prendrait tout son sens, s’éclairerait d’un jour nouveau, si l’on parvenait à la retrouver. Ce devait être dans les écrits de ses collègues, peut-être chez Smith ? Howard ? Derleth ? Elle devait retrouver ce passage pour confirmer ses doutes. Le sommeil la quitta tout à fait. Oui, elle lirait toute la nuit, puis écrirait au Dr G pour lui faire part de ce lien que, déjà, elle devinait. Mais qu’en penserait-il ?