#4 : 14 octobre
"Qui es-tu ?" Finit-il par dire, une fois la surprise et la crainte passées. « Tu es bien trop propre pour être sauvage, » ajouta-t-il en se baissant, alors que l’animal venait à sa rencontre. « Où es ton maître ? », puis se redressant et d’une voix puissante « À qui est ce chien ?... Y a-t-il quelqu’un ? Montrez-vous, je n’ai nulle richesse et ne représente pas un danger non plus… » Puis, plongeant dans le regard étrangement fixe du chien : « Tu es seul ? ». Question qui eut pour seule réponse une pression de la truffe sur la main tendue, avant que le chien ne détale de quelques mètres puis se retourne en regardant étrangement dans la direction de l’homme de lettres.
Après quelques minutes d’interrogation, le chien tourna sur lui-même, avança de nouveau dans la même direction et se retourna, le regard toujours aussi fixement étrange. « Que veux-tu ? Est-il arrivé quelque chose à ton maître ? Veux-tu me conduire quelque part ? » Le chien tourna de nouveau sur lui-même, puis reparcourut quelques mètres, en restant toujours à vue, en attendant toujours la venue de l’homme. « Mais je… Bien ! » finit-il pas lâcher en soupirant.
Le manège continua une bonne partie de la journée. Le chien semblait le mener toujours plus profondément dans les bois. Le terrain restait praticable, mais la densité de la végétation était bien plus importante. Le crépuscule approchant, l’homme de lettres n’ayant toujours croisé personne et doutant que l’animal eut pu être si loin de son maître, il commença à douter du bien-fondé de sa décision de suivre ce chien qui ne semblait pas du tout le guider où que ce soit. « Tu ne me mènes nulle part en fait ! » Puis pour lui-même : « Fou que je suis ! » avant de reprendre plus fort « Ho Seigneur… Vraiment ?» et redirigeant son regard vers le chien. « Il va se faire tard. Tu ne vas pas dans la direction que j’avais prévue… HÉ HO ! Y A-T-IL QUELQU’UN ?... » Puis, après un moment d’attente silencieux, l’homme fit demi-tour et commença à rebrousser chemin. Le chien se retourna également et commença à glapir, puis aboyer. « Non ! C’est ridicule ! » Mais en disant cela, l’homme trouva la bête bien communicative, et en fût surpris, c’était la première fois qu’il aboyait. Le chien revint au galop, lui frôla une jambe et s’arrêta devant lui, puis aboya, tourna autour de lui et se remit en chemin vers la direction précédente. L’homme de lettres leva les yeux vers le firmament un instant et soupira « Vraiment… ? » Puis, ramenant son regard à terre, il se surprit à répondre au chien : « Il va être tard, je ne vais bientôt plus rien voir, il n’y a pas d’endroit où se poser, je reviens sur nos… sur mes pas ! Il y avait un espace où je pouvais me poser là-bas. » Et joignant le geste à la parole, il revint sur ses pas, ignorant les aboiements sans fin et la course effrénée d’allers-retours du chien. Après de longues minutes de marche, il se posa malgré tout où il l’avait décidé et fixa le chien, maintenant assis et silencieux devant lui. « J’ai faim !» Il sortit de son sac de petits gâteaux secs et commença à en grignoter et, un peu coupable, en jeta un autre au chien. Celui-ci se leva, renifla le biscuit, puis disparut d’un bond dans le sous-bois sans y avoir touché...
« Hé bien d’accord… Il suffisait de faire cela ?... Quel gaspillage. » Il récupéra le gâteau et le mangea. Puis les minutes passèrent, lourdement, les ténèbres commencèrent à envahir le bois. L’homme ne se sentait pas en danger, il pourrait dormir sans crainte jusqu’au lendemain, ici même. Il pourrait même marcher encore un peu, une fois ses yeux habitués. Mais il se sentait bête, bête d’avoir suivi ce chien.
Et maintenant ? Attendre… ? Marcher encore un peu ? Il laissa un peu son esprit vagabonder le regard porté sur les maigres parcelles de bleu profond qui apparaissaient encore entre les frondaisons.
Après quelques minutes d’interrogation, le chien tourna sur lui-même, avança de nouveau dans la même direction et se retourna, le regard toujours aussi fixement étrange. « Que veux-tu ? Est-il arrivé quelque chose à ton maître ? Veux-tu me conduire quelque part ? » Le chien tourna de nouveau sur lui-même, puis reparcourut quelques mètres, en restant toujours à vue, en attendant toujours la venue de l’homme. « Mais je… Bien ! » finit-il pas lâcher en soupirant.
Le manège continua une bonne partie de la journée. Le chien semblait le mener toujours plus profondément dans les bois. Le terrain restait praticable, mais la densité de la végétation était bien plus importante. Le crépuscule approchant, l’homme de lettres n’ayant toujours croisé personne et doutant que l’animal eut pu être si loin de son maître, il commença à douter du bien-fondé de sa décision de suivre ce chien qui ne semblait pas du tout le guider où que ce soit. « Tu ne me mènes nulle part en fait ! » Puis pour lui-même : « Fou que je suis ! » avant de reprendre plus fort « Ho Seigneur… Vraiment ?» et redirigeant son regard vers le chien. « Il va se faire tard. Tu ne vas pas dans la direction que j’avais prévue… HÉ HO ! Y A-T-IL QUELQU’UN ?... » Puis, après un moment d’attente silencieux, l’homme fit demi-tour et commença à rebrousser chemin. Le chien se retourna également et commença à glapir, puis aboyer. « Non ! C’est ridicule ! » Mais en disant cela, l’homme trouva la bête bien communicative, et en fût surpris, c’était la première fois qu’il aboyait. Le chien revint au galop, lui frôla une jambe et s’arrêta devant lui, puis aboya, tourna autour de lui et se remit en chemin vers la direction précédente. L’homme de lettres leva les yeux vers le firmament un instant et soupira « Vraiment… ? » Puis, ramenant son regard à terre, il se surprit à répondre au chien : « Il va être tard, je ne vais bientôt plus rien voir, il n’y a pas d’endroit où se poser, je reviens sur nos… sur mes pas ! Il y avait un espace où je pouvais me poser là-bas. » Et joignant le geste à la parole, il revint sur ses pas, ignorant les aboiements sans fin et la course effrénée d’allers-retours du chien. Après de longues minutes de marche, il se posa malgré tout où il l’avait décidé et fixa le chien, maintenant assis et silencieux devant lui. « J’ai faim !» Il sortit de son sac de petits gâteaux secs et commença à en grignoter et, un peu coupable, en jeta un autre au chien. Celui-ci se leva, renifla le biscuit, puis disparut d’un bond dans le sous-bois sans y avoir touché...
« Hé bien d’accord… Il suffisait de faire cela ?... Quel gaspillage. » Il récupéra le gâteau et le mangea. Puis les minutes passèrent, lourdement, les ténèbres commencèrent à envahir le bois. L’homme ne se sentait pas en danger, il pourrait dormir sans crainte jusqu’au lendemain, ici même. Il pourrait même marcher encore un peu, une fois ses yeux habitués. Mais il se sentait bête, bête d’avoir suivi ce chien.
Et maintenant ? Attendre… ? Marcher encore un peu ? Il laissa un peu son esprit vagabonder le regard porté sur les maigres parcelles de bleu profond qui apparaissaient encore entre les frondaisons.