#6 : 7 juillet
Dimanche, ** juillet ****
Cher E,
Tu es génial ! Je savais que je pouvais compter sur toi (et tes contacts). Sachant le financement dans la poche, j’ai maintenant officialisé l’achat de la propriété par Mr. Jones, enlevant l’écriteau que j’avais dû laisser visible, pour la forme. La cliente, devant l’offre et l’amabilité déférente de Jones, a cédé, et a signé le contrat de vente. Une petite visite à ton émissaire, et je pourrai faire le transfert et en finir avec cette histoire. Et, entre temps, mes nouveaux invités auront pu s’installer dans la demeure…
Tu es génial ! Je savais que je pouvais compter sur toi (et tes contacts). Sachant le financement dans la poche, j’ai maintenant officialisé l’achat de la propriété par Mr. Jones, enlevant l’écriteau que j’avais dû laisser visible, pour la forme. La cliente, devant l’offre et l’amabilité déférente de Jones, a cédé, et a signé le contrat de vente. Une petite visite à ton émissaire, et je pourrai faire le transfert et en finir avec cette histoire. Et, entre temps, mes nouveaux invités auront pu s’installer dans la demeure…
Tu comprends bien qu’autre chose me retenait depuis quelques temps dans les environs de Kronstadt. C’est que j’ai fait la rencontre, dans les dernières semaines, d’un adorable groupe de poètes ! Une jeune écrivaine galloise, qui séjournait ici pour l’air frais des montagnes (sur recommandation de son médecin, bien sûr), m’a introduite à ses compagnons de route, tous vivant de leurs plumes ou pinceaux. Le tourisme étant, tu te l’imagines, à son plus bas, plusieurs des hôtels de la région ont fermé leurs portes, et on incite les touristes à quitter la ville. Mes amis se trouvant dans l’embarras (tout séjour devant respecter la Convention de Gênes, il ne leur est pas permis de résider dans la région plus avant sans l’invitation formelle d’un résident local – merci Mr. Jones), ton aide tombe à pic.
Je connais ton goût pour la poésie, et je suis donc certain que tu ne seras pas indifférent au charme des poèmes de mes nouveaux amis. Voici l’un des préférés de nos soirées (et, crois-moi, celles-ci sont de plus en plus populaires) :
Je connais ton goût pour la poésie, et je suis donc certain que tu ne seras pas indifférent au charme des poèmes de mes nouveaux amis. Voici l’un des préférés de nos soirées (et, crois-moi, celles-ci sont de plus en plus populaires) :
Comme je suis moi-même poète à mes heures, ces nouvelles amitiés, en cette contrée lointaine, me sont bien précieuses. D’autant que mes compagnons partagent mes opinions sur l’influence de la tradition littéraire thracienne sur l’école picturale florale américaine. Parmi ces valeureux artistes, certains font d’ailleurs dans l’art abstrait. Tu auras peut-être vu, dans les rues de Montréal, la reproduction d’une de leurs œuvres ?
Sinon, reste attentif – tu pourrais très bien la voir apparaître prochainement. C’est que l’art de ce peintre wallon a beaucoup gagné en popularité ces derniers temps. Je ne serais pas étonné que l’intérêt pour son talent et ses idées ne devienne rapidement planétaire…
Oh ! Je sais très bien ce que tu vas penser. Que je suis un fou de ne penser qu’à l’art, et de ne pas me préoccuper du fait qu’après l’annexion par l’Alliance, il n’y aura pas de sortie possible, par les réseaux aériens du moins. À la bonne heure ! Plus d’entrée non plus, d’ailleurs… Quant aux protections officielles, elles ne vaudront bientôt plus nulle part, E ! D’autres réseaux, déjà, prennent de l’ampleur, et seuls ceux qui auront participé à leur création avant le cataclysme imminent pourront compter sur leurs ressources. Je ne me réjouis pas à l’idée d’une vie qui me séparerait de É, crois-moi. Mais l’art, toujours, restera ma priorité. Et puis… nous aurons besoin de sa présence là où elle se trouve…
Voici donc l’état de mes rencontres – les tiennes ne me semblent pas mal non plus, et je te reconnais bien là ! Que devient ta belle biologiste ? Du nouveau de ce côté ?
Je suis joignable à Kronstadt (de toute façon, l’adresse de la maison est dans les papiers du cabinet). Je pars mercredi pour la rencontre avec l’émissaire du vieux rentier, mais je ne m’attarderai pas.
À plus,
J.
Oh ! Je sais très bien ce que tu vas penser. Que je suis un fou de ne penser qu’à l’art, et de ne pas me préoccuper du fait qu’après l’annexion par l’Alliance, il n’y aura pas de sortie possible, par les réseaux aériens du moins. À la bonne heure ! Plus d’entrée non plus, d’ailleurs… Quant aux protections officielles, elles ne vaudront bientôt plus nulle part, E ! D’autres réseaux, déjà, prennent de l’ampleur, et seuls ceux qui auront participé à leur création avant le cataclysme imminent pourront compter sur leurs ressources. Je ne me réjouis pas à l’idée d’une vie qui me séparerait de É, crois-moi. Mais l’art, toujours, restera ma priorité. Et puis… nous aurons besoin de sa présence là où elle se trouve…
Voici donc l’état de mes rencontres – les tiennes ne me semblent pas mal non plus, et je te reconnais bien là ! Que devient ta belle biologiste ? Du nouveau de ce côté ?
Je suis joignable à Kronstadt (de toute façon, l’adresse de la maison est dans les papiers du cabinet). Je pars mercredi pour la rencontre avec l’émissaire du vieux rentier, mais je ne m’attarderai pas.
À plus,
J.