#11 : 28 août 2016
Mercredi, ** septembre ****
À Madame E. C.
Madame, ce que vous avez demandé est en route. Nous comprenons vos besoins. L’équipement et l’équipage arriveront à bon port dans les prochaines vingt-quatre heures.
Nous connaissons « Théodore », et nous vous assurons que nous ferons parvenir ce qui a été demandé à ses contacts danois.
Je vous souhaite, Madame, la meilleure des chances.
Cecil
Madame, ce que vous avez demandé est en route. Nous comprenons vos besoins. L’équipement et l’équipage arriveront à bon port dans les prochaines vingt-quatre heures.
Nous connaissons « Théodore », et nous vous assurons que nous ferons parvenir ce qui a été demandé à ses contacts danois.
Je vous souhaite, Madame, la meilleure des chances.
Cecil
Lundi, ** octobre ****
Monsieur,
Je vous écris le cœur peiné — il est pourtant de mon devoir de ne pas vous laisser sans nouvelles, aussi mauvaises soient-elles.
Le procès de votre frère s’est conclu, comme nous aurions pourtant dû le prévoir, par un cuisant exemple disciplinaire. La Chancellerie a pu faire de J. le modèle des règlements publics qu’elle souhaitait mettre sur pied depuis longtemps – votre frère s’est présenté à elle sur un plateau d’argent. Sa jeunesse, sa folie, le revirement soudain et inexplicable (aux yeux du public) de son allégeance, son nom, enfin, qui pour certains qui ont de la mémoire crée un pont entre ce conflit et le précédent, tout, enfin, concourait à rendre sa situation attrayante pour qui saurait l’utiliser à bon escient. Il va sans dire que c’est le nom même de votre frère qui aurait, selon nos informateurs, dû le sauver, ou du moins retarder l’annonce de sa sentence. Il semble que l’appel indirect de Corvin n’ait pas été entendu ; il est bien certain que ce dernier aura fait peu de cas de votre frère en constatant l’inutilité de ses liens de sang et l’absence de signe de la part de celui qu’il souhaitait réellement avoir comme interlocuteur, du seul scientifique que Corvin ait jamais réellement admiré. Tuer cette tête brûlée leur aura semblé maintenant plus utile sur le terrain qu’attendre un peu probable contact avec celui qui fait peu de cas de son fils cadet.
Nous ne pouvons que souhaiter que son exécution fort médiatisée et l’exposition publique de sa dépouille ne suscitent pas l’effet disciplinaire escompté. La jeunesse du sud-est est volatile et explosive ; nul ne peut plus jouer avec l’opinion avec autant de certitude qu’avant.
Orkid ne sera bientôt plus qu’un rêve du passé ; démembré, il n’est rien que ses membres épars puissent faire. Ceux qui restent vont à une mort certaine. Il est fort peu probable que nous puissions encore communiquer là où je me rends maintenant. Puisque ces jours semblent être ceux des adieux, je vous souhaite, Monsieur, la meilleure des chances. Nous en aurons tous besoin.
Cecil
Je vous écris le cœur peiné — il est pourtant de mon devoir de ne pas vous laisser sans nouvelles, aussi mauvaises soient-elles.
Le procès de votre frère s’est conclu, comme nous aurions pourtant dû le prévoir, par un cuisant exemple disciplinaire. La Chancellerie a pu faire de J. le modèle des règlements publics qu’elle souhaitait mettre sur pied depuis longtemps – votre frère s’est présenté à elle sur un plateau d’argent. Sa jeunesse, sa folie, le revirement soudain et inexplicable (aux yeux du public) de son allégeance, son nom, enfin, qui pour certains qui ont de la mémoire crée un pont entre ce conflit et le précédent, tout, enfin, concourait à rendre sa situation attrayante pour qui saurait l’utiliser à bon escient. Il va sans dire que c’est le nom même de votre frère qui aurait, selon nos informateurs, dû le sauver, ou du moins retarder l’annonce de sa sentence. Il semble que l’appel indirect de Corvin n’ait pas été entendu ; il est bien certain que ce dernier aura fait peu de cas de votre frère en constatant l’inutilité de ses liens de sang et l’absence de signe de la part de celui qu’il souhaitait réellement avoir comme interlocuteur, du seul scientifique que Corvin ait jamais réellement admiré. Tuer cette tête brûlée leur aura semblé maintenant plus utile sur le terrain qu’attendre un peu probable contact avec celui qui fait peu de cas de son fils cadet.
Nous ne pouvons que souhaiter que son exécution fort médiatisée et l’exposition publique de sa dépouille ne suscitent pas l’effet disciplinaire escompté. La jeunesse du sud-est est volatile et explosive ; nul ne peut plus jouer avec l’opinion avec autant de certitude qu’avant.
Orkid ne sera bientôt plus qu’un rêve du passé ; démembré, il n’est rien que ses membres épars puissent faire. Ceux qui restent vont à une mort certaine. Il est fort peu probable que nous puissions encore communiquer là où je me rends maintenant. Puisque ces jours semblent être ceux des adieux, je vous souhaite, Monsieur, la meilleure des chances. Nous en aurons tous besoin.
Cecil