#8 : 6 juin plus tard
Un enfant ! Un enfant tout jeune, mais dont les yeux, déjà, annonçaient une intelligence vive. Il la regardait fixement, puis lui fit un signe du menton, et, oubliant toute prudence, Dre ML s’avança, et, sans même prévenir ses collègues, entra dans la forêt.
Ils y marchèrent longtemps. Et, durant tout ce trajet, aucun mot n’avait eu besoin d’être prononcé. L’inconfort initial de ce silence avait laissé place à un sentiment de paix. Cette marche, et ce silence, laissaient à la chercheure tout le loisir d’étudier les traits de l’enfant qui marchait à ses côtés d’un pas constant, ferme, et sautillant à la fois. Plus elle l’observait, et plus ses traits lui rappelait indistinctement un souvenir qu’elle ne parvenait à convoquer pleinement à son esprit.
Elle pesait ce que cela pouvait signifier, lorsque l’on arriva devant une construction conique qui semblait surgir de nulle part—mais surtout d’un autre temps. Ses parois étaient subtilement gravées de signes, une écriture fine et pour elle illisible, et d’animaux stylisés, ours, loups et tortues qui semblaient danser dans la lumière du matin. Il n’y avait pas de doute : il s’agissait d’une habitation *****ienne. L’enfant se retourna tranquillement, lui sourit de toutes ses dents, la salua, et entra dans le dôme. Si elle avait pu être accueillie jusqu’à ce lieu, elle savait maintenant qu’elle n’était pas bienvenue à y entrer, et qu’elle devait rebrousser chemin.
Ils y marchèrent longtemps. Et, durant tout ce trajet, aucun mot n’avait eu besoin d’être prononcé. L’inconfort initial de ce silence avait laissé place à un sentiment de paix. Cette marche, et ce silence, laissaient à la chercheure tout le loisir d’étudier les traits de l’enfant qui marchait à ses côtés d’un pas constant, ferme, et sautillant à la fois. Plus elle l’observait, et plus ses traits lui rappelait indistinctement un souvenir qu’elle ne parvenait à convoquer pleinement à son esprit.
Elle pesait ce que cela pouvait signifier, lorsque l’on arriva devant une construction conique qui semblait surgir de nulle part—mais surtout d’un autre temps. Ses parois étaient subtilement gravées de signes, une écriture fine et pour elle illisible, et d’animaux stylisés, ours, loups et tortues qui semblaient danser dans la lumière du matin. Il n’y avait pas de doute : il s’agissait d’une habitation *****ienne. L’enfant se retourna tranquillement, lui sourit de toutes ses dents, la salua, et entra dans le dôme. Si elle avait pu être accueillie jusqu’à ce lieu, elle savait maintenant qu’elle n’était pas bienvenue à y entrer, et qu’elle devait rebrousser chemin.
De retour au campement, il lui sembla que le temps ne s’était pratiquement pas écoulé. On avait à peine remarqué son absence, tant on était affairés à préparer la levée du camp. Puis, ce fut le temps de quitter le reste de l’équipe, de dire au revoir au Professeur V, aux Dres C et B. On l’attendait au sud, à sa base de recherche où elle retrouverait son laboratoire, ses étudiants et sa vie quotidienne, alors que l’équipe poursuivrait la route vers l’est.
Tout au long du dernier tronçon de route qui la séparait de la ville de T***, elle pensait à la signification de son incursion en forêt avec l’enfant, et de ce dôme vers où il l’avait conduite. Ces figures animales, et celle de l’ours, encore, qui avait ponctué tout le parcours d’ouest en est, lui firent encore penser aux récits racontés par la Dre CG.
L’instinct, plutôt que la science, fit alors apparaître la vérité à ses yeux : Elle le savait ! Elle en était maintenant convaincue—Dre CG aurait su tout ce temps déchiffrer la pierre excavée par Dr G et elle-même. Quelque chose avait dû la retenir de révéler cette information. Elle se mit alors à écrire à ses deux collègues, révélant dans ses deux lettres tout de sa découverte en forêt, mais insinuant auprès de sa collègue de l’Île-du-Prince-Édouard qu’elle savait qu’elle en savait plus.
L’instinct, plutôt que la science, fit alors apparaître la vérité à ses yeux : Elle le savait ! Elle en était maintenant convaincue—Dre CG aurait su tout ce temps déchiffrer la pierre excavée par Dr G et elle-même. Quelque chose avait dû la retenir de révéler cette information. Elle se mit alors à écrire à ses deux collègues, révélant dans ses deux lettres tout de sa découverte en forêt, mais insinuant auprès de sa collègue de l’Île-du-Prince-Édouard qu’elle savait qu’elle en savait plus.
Or, pendant l’écriture, une autre conclusion s’imposa, découlant de ce qu’elle tenait maintenant en son for intérieur l’extrémité du fil rouge tant cherché. Elle comprenait soudain le trouble du Dr G, et ce que Dre CG avait compris, avait passé sous silence : les traits de l’enfant, c’étaient aussi les siens !